Acheter une licence 4 : mode d’emploi

En France, la licence 4 est indispensable pour tout établissement qui souhaite vendre des boissons alcoolisées à consommer sur place, notamment des alcools forts (vodka, whisky, rhum, etc.).

Mais contrairement à d’autres autorisations administratives, cette licence ne se crée plus librement depuis 1960 : son nombre est limité à une pour 450 habitants par commune (article L3332-2 du Code de la santé publique).

Résultat : pour ouvrir un bar, une brasserie ou un restaurant à ambiance, il faut racheter une licence existante.

Cette opération s’appelle l’achat de licence 4 — ou mutation lorsqu’il s’agit d’une reprise locale, voire transfert lorsqu’elle provient d’une autre commune du même département.

Le marché de la licence 4 est donc très encadré et hautement variable selon les villes : à Paris ou Bordeaux, les prix dépassent souvent 40 000 €, tandis que certaines zones rurales proposent encore des licences à moins de 10 000 €.

Dans ce guide, vous découvrirez :

  • où trouver une licence 4 à vendre,
  • les étapes à suivre pour sécuriser l’achat,
  • le coût moyen d’une licence en 2025,
  • et les erreurs à éviter avant de signer.

Pour aller plus loin :

➡️ Prix licence 4

➡️ Mutation licence 4

➡️ Obtenir licence 4

Où trouver une licence 4 à vendre ?

Trouver une licence 4 disponible à la vente est souvent la première difficulté rencontrée par les porteurs de projet.

Le marché est très spécifique : il n’existe aucune plateforme publique centralisée, et la majorité des transactions se font de gré à gré, entre professionnels.

Voici les principales sources à explorer pour repérer une licence 4 à céder en 2025.

1. Les ventes de fonds de commerce

La solution la plus fréquente consiste à racheter un fonds de commerce déjà titulaire d’une licence 4.

Dans ce cas, la licence est incluse dans la cession du fonds et se transmet automatiquement au nouvel exploitant (via une mutation).

Ce type d’opération présente plusieurs avantages :

  • le cadre juridique est sécurisé par un acte de cession,
  • la licence est déjà exploitée, donc juridiquement valide,
  • et la procédure de mutation est simplifiée (pas besoin d’autorisation préfectorale).

💡 Exemple concret : un repreneur achète un bar-brasserie à Toulouse déjà en activité. En signant l’acte de cession, il devient le nouveau titulaire de la licence 4 après simple déclaration en mairie.

👉 À lire : Mutation licence 4

2. Les licences 4 inactives

Certaines licences 4 sont inutilisées (non exploitées), mais encore valables si elles n’ont pas été mises en sommeil depuis plus de 5 ans.

Elles peuvent être achetées seules, sans le fonds de commerce, puis transférées vers une nouvelle commune du même département.

💡 Exemple concret : un entrepreneur souhaite ouvrir un bar à Arcachon. Aucune licence n’est disponible localement, mais il rachète une licence inactive à Langon, dans le même département (Gironde), et demande ensuite son transfert préfectoral.

👉 Pour comprendre cette démarche : Transfert licence 4

3. Les annonces professionnelles et réseaux spécialisés

Les licences 4 peuvent également être trouvées via :

  • les agences immobilières commerciales ou intermédiaires spécialisés dans la cession de fonds,
  • les plateformes d’annonces professionnelles (ex. BureauxLocaux, CessionPME, Les Annonces du Café),
  • ou encore les chambres de commerce et d’industrie (CCI), qui disposent parfois de listes de licences disponibles.

💡 Conseil pratique : méfiez-vous des offres sans justificatif. Exigez toujours la preuve d’existence légale de la licence (récépissé de mairie, extrait d’immatriculation, ou attestation préfectorale).

👉 À lire également : Obtenir licence 4

Étapes de l’achat d’une licence 4

Acheter une licence 4 ne se résume pas à une transaction commerciale.

C’est avant tout une procédure administrative encadrée par le Code de la santé publique, qui vise à garantir la validité de la licence et la légitimité de son nouvel exploitant.

Voici les deux étapes clés à suivre pour sécuriser votre acquisition.

Vérifier la validité de la licence

Avant tout achat, il est indispensable de s’assurer que la licence 4 est légalement existante et exploitable.

Trois vérifications doivent être effectuées :

  1. La licence est-elle toujours active ? Une licence non exploitée depuis plus de 5 ans est automatiquement périmée (article L3333-1 du Code de la santé publique). Dans ce cas, elle ne peut plus être vendue ni transférée.
  2. La licence est-elle rattachée à un établissement précis ? Chaque licence 4 est liée à un local ou à une commune. Si vous souhaitez la déplacer, il faudra passer par une procédure de transfert autorisée par le préfet.
  3. Le vendeur est-il bien le titulaire légal ? Demandez à consulter :
    • le récépissé de déclaration délivré par la mairie lors de l’ouverture,
    • et l’éventuel arrêté préfectoral de transfert ou de mutation.

💡 Exemple concret : un exploitant vous propose une licence 4 inactive depuis 2018. Si aucun établissement ne l’a exploitée depuis cette date, la licence est juridiquement éteinte : l’achat serait nul.

👉 À lire aussi : Mutation licence 4

Déclaration auprès de la mairie

Une fois la vente conclue (acte notarié ou cession de fonds), vous devez déclarer la mutation en mairie au moins 15 jours avant la réouverture de l’établissement (article L3332-3 CSP).

Le dossier comprend :

  • le formulaire Cerfa n°11542*05,
  • une copie de votre permis d’exploitation,
  • votre pièce d’identité,
  • et l’acte de cession ou de transfert de la licence.

La mairie délivre ensuite un récépissé de déclaration, qui officialise le changement de titulaire.

Ce document doit être affiché dans l’établissement et conservé en cas de contrôle.

💡 Exemple concret : un repreneur signe l’acte d’achat d’un bar à Marseille. Il dépose le formulaire Cerfa et le permis d’exploitation à la mairie avant de rouvrir : la mutation de la licence est alors enregistrée à son nom.

👉 Voir aussi : Obtenir licence 4

Combien coûte l’achat d’une licence 4 ?

Le prix d’une licence 4 dépend de nombreux facteurs : la localisation, la demande locale, la valeur commerciale du fonds, et la rareté des licences disponibles.

Il n’existe aucun tarif officiel, car chaque licence est librement négociée entre vendeurs et acheteurs.

Des écarts importants selon les villes

En 2025, les prix moyens observés varient de 5 000 € à plus de 50 000 €, selon le territoire :

LocalisationFourchette de prix constatéeExemple
Communes rurales5 000 à 10 000 €Bar de village avec licence inactive
Villes moyennes (100 000 hab.)12 000 à 25 000 €Brasserie de centre-ville
Grandes agglomérations30 000 à 50 000 €Bar à cocktails à Bordeaux, Lyon, Paris

💡 Exemple concret : à Nantes, une licence 4 s’échange autour de 20 000 € ; à Paris, elle peut dépasser 45 000 € selon l’arrondissement.

👉 Pour une analyse complète des tendances du marché : Prix licence 4

Les frais annexes à prévoir

L’achat d’une licence 4 s’accompagne souvent de coûts supplémentaires, qu’il ne faut pas négliger au moment du budget :

  1. Formation au permis d’exploitation : entre 350 € et 500 € TTC, selon l’organisme agréé.
  2. Frais de notaire ou de conseil juridique : entre 1 % et 3 % du montant de la transaction, pour sécuriser l’acte d’achat.
  3. Publication éventuelle dans un journal d’annonces légales : entre 100 et 200 €, notamment lors d’une mutation ou d’un transfert.
  4. Honoraires de formaliste ou d’intermédiaire spécialisé : 80 à 300 € HT, selon le niveau d’accompagnement administratif.

💡 Exemple concret : un exploitant de bar à Bordeaux paie 25 000 € pour sa licence 4, 400 € pour la formation, et 200 € de formalités diverses : le coût total avoisine 25 600 € avant ouverture.

Bon à savoir

  • Le prix d’une licence seule (hors fonds de commerce) est souvent plus bas, mais nécessite parfois une procédure de transfert préfectoral.
  • Une licence intégrée à un fonds (bar ou restaurant existant) est généralement plus chère, mais plus simple à exploiter immédiatement.

👉 À lire aussi : Mutation licence 4

Les erreurs à éviter lors de l’achat

Acheter une licence 4 peut sembler simple sur le papier, mais de nombreuses erreurs peuvent rendre la transaction invalide ou exploitée illégalement.

Voici les pièges les plus fréquents à éviter avant de signer.

1. Acheter une licence périmée

C’est l’erreur la plus courante.

Une licence 4 non exploitée depuis plus de cinq ans est juridiquement éteinte (article L3333-1 du Code de la santé publique).

Elle ne peut donc ni être vendue, ni transférée, ni réactivée.

💡 Exemple concret : un acheteur croit faire une bonne affaire avec une licence inactive depuis 2015, mais la préfecture refuse son enregistrement : la licence n’a plus d’existence légale.

👉 À lire : Licence 4 inactive

2. Ne pas vérifier la titularité du vendeur

Avant toute transaction, exigez les documents prouvant que le vendeur est bien titulaire légal de la licence.

Demandez notamment :

  • le récépissé de déclaration en mairie,
  • l’acte de cession ou de mutation précédent,
  • et le cas échéant, l’arrêté préfectoral de transfert.

💡 Conseil pratique : si le vendeur n’est pas l’exploitant officiel enregistré en mairie, la vente est juridiquement nulle et peut être contestée à tout moment.

3. Oublier la déclaration en mairie

L’achat d’une licence ne suffit pas : tant que vous n’avez pas déclaré la mutation en mairie (formulaire Cerfa n°11542*05), vous ne pouvez pas vendre d’alcool.

L’absence de déclaration constitue une infraction passible de 7 500 € d’amende et d’une fermeture administrative (article L3351-5 CSP).

💡 Exemple concret : un nouveau gérant ouvre son bar sans avoir déclaré la mutation. La mairie constate l’irrégularité lors d’un contrôle : il doit fermer immédiatement et déposer un dossier complet avant toute réouverture.

👉 Voir aussi : Obtenir licence 4

4. Acheter une licence trop éloignée

Une licence 4 ne peut être transférée que dans le même département (article L3332-11 CSP).

Acheter une licence dans un autre département, même voisin, expose à un refus préfectoral automatique.

💡 Exemple concret : un exploitant de Bordeaux rachète une licence à Agen (Lot-et-Garonne). Le transfert est impossible, car il franchit une limite départementale.

👉 Pour ces situations : Transfert licence 4

5. Négliger les zones protégées

Même après un transfert ou une mutation, la localisation du futur établissement doit respecter les zones protégées : écoles, hôpitaux, lieux de culte, stades, etc.

La distance minimale est de 100 mètres, sauf dérogation municipale.

💡 Exemple concret : un café installé à 90 mètres d’un collège sans autorisation préfectorale risque un retrait immédiat de sa licence.

En résumé

Erreur couranteConséquenceSolution
Licence périméeRefus préfectoralVérifier l’exploitation < 5 ans
Vendeur non titulaireVente nulleDemander récépissé et acte de cession
Oubli de déclarationAmende + fermetureDéclaration Cerfa à la mairie
Licence d’un autre départementRefus de transfertAcheter localement
Zone protégéeRetrait de licenceVérifier PLU et distances légales

👉 À lire également pour sécuriser votre projet :

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